Les jours anciens se succédaient, le carême et l’hivernage, le carnaval et les cerfs-volants, le passé, le présent, les cadences scolaires, l’école buissonnière, (« Maté bis ») juillet, aout. « Maté bis » signifiait :
1. la semaine des quatre jeudis,
2. cueillir des surettes,
3. grimper sur les cocotiers,
4. rechercher dans les ruisseaux les « Z’habitant » (les écrevisses)
5. « driver » (traîner) dans les « Raziers » (broussailles) pour trouver les crabes de terre,
6. siester dans les champs de canne à sucre ou d’ananas sur les hauteurs de Sainte Thérèse avec le ventre sirupeux et gonflé du jus des fruits
7. nager jusqu’à plus soif à la recherche du thon perdu…
Nous étions les derniers des mohicans et il nous fallait utiliser des ruses d’iroquois pour que les baragouins de Radio « langue de pute » ne nous voient pas. Sinon on était bon pour une rossée mémorable par nos parents…
Dans cette oeuvre pie, écrite à deux mains: l’inspirateur et le nègre qui, chacun, prirent dans leur vie des chemins de traverse… Pourquoi faire ?
Pour dire quoi ? Des choses colorées à l’aune de la poésie du roman picaresque et du journal.
Quels mots ! Ils pètent et attrapent les yeux qui forment un monde de rêve et de cauchemar d’enfant. L’enfance, ses terreurs la nuit, ses étonnements du jour. Voilà ce qui est évoqué dans ce patchwork, un enchantement qui envoute les adultes.